Vous y avez mis une énergie folle, des semaines, des mois et peut-être des années de réflexion… Mais ça y est, vous avez mis le point final à votre roman… Félicitations ! Tous ces efforts méritent une belle récompense : des lecteurs ! Pour qu’ils soient intrigués, curieux, émoustillés, nombreux, il vous reste un dernier obstacle à franchir : trouver un éditeur. Voici un to-do list en trois points pour vous y aider.
Solliciter l’avis d’un lecteur expert
« Dimanche matin, 16 mai 1869, 5 heures moins 4 minutes : FINI ! mon vieux ! Oui, mon bouquin est fini ! […] Je suis à ma table depuis hier, 8 heures du matin. La tête me pète. N’importe, j’ai un fier poids de moins sur l’estomac »
Lettre de Flaubert à Jules Duplan
Ça y est, vous venez d’écrire le mot « fin ». Votre roman est terminé ! Comme Flaubert achevant L’Éducation sentimentale, vous vous sentez léger et vous avez envie de crier victoire ! Parce que tout cela vous a demandé une énergie folle, entre recherches documentaires, réflexions nocturnes intempestives, peut-être même ateliers d’écriture pour être accompagné… Un grand bravo pour votre ténacité et votre créativité ! Avez-vous, comme l’auteur de Madame Bovary toujours, soumis votre texte à l’épreuve du « gueuloir » ? Le lire, ou le « gueuler » à voix haute, c’est en effet un excellent moyen pour prendre de la distance avec ce que vous avez écrit. Vous vous apercevrez peut-être de quelques flottements ou approximations auxquels vous pourriez remédier facilement.
Toutefois, on a beau se lire et se relire mille fois, rien ne saurait remplacer l’avis d’un lecteur expert. Par expert, entendons-nous bien : une personne qui a fait de l’écriture son métier et qui accepte de porter un regard critique le plus objectif possible sur votre ouvrage. Une personne en dehors de votre entourage proche (on oublie Tata Nicole ou mon meilleur pote qui m’a bien soutenu pour écrire mon livre) et qui accepterait d’apporter un avis critique, détaillé et constructif. De nombreuses structures professionnelles proposent ce type de lecture : Lire Magazine littéraire, l’atelier d’écriture Les mots, ou encore les Petites Capitales… Oui, revenir sur son texte fait partie prenante du processus de création littéraire. Et, rassurez-vous, ce sera l’ultime étape avant l’envoi à la maison d’édition : un galop d’essai en somme !
Faire corriger son manuscrit
Mettez toutes les chances de votre côté ! Avant de soumettre votre manuscrit à un éditeur, faites en sorte qu’il soit impeccable d’un point de vue formel. Le comité de lecture sera d’autant plus réceptif et clément que sa lecture sera fluide. Certes, se lire et se relire est un bon moyen de rectifier des erreurs d’orthographe, de grammaire ou de syntaxe, mais rien ne saurait remplacer un œil extérieur. Effectuées par un professionnel, parfois assisté d’un logiciel de correction dédié (ProLexis, Antidote, Le Robert correcteur…), les vérifications par un correcteur professionnel vous mettent à l’abri d’une erreur de logique, d’un contresens ou d’une inattention passagère.
Outre une lecture de détail qui permet de chasser les coquilles et les fautes de frappe, la correction par un professionnel apporte une vision d’ensemble sur la cohérence et la limpidité des textes. Le correcteur aguerri sera ainsi attentif à l’ensemble des éléments qui composeront l’ouvrage, c’est-à-dire les notes de bas de page, les tableaux, les légendes qui viennent en complément des images, les annexes de fin comme la bibliographie. Dans le domaine universitaire, s’il s’agit d’une thèse par exemple, cette partie doit faire l’objet d’une vigilance toute particulière car des règles de composition strictes s’appliquent. Il en va de même pour la préface, l’introduction, la conclusion et les annexes. Pour un roman, si la liberté de style a davantage cours, on sera attentif à l’organisation en parties : un sommaire avec la mention des différents chapitres donnera des repères utiles au lecteur. Et toujours, attention au plagiat ! L’indication des sources, au moyen de parenthèses ou de notes de bas de page, reste un incontournable.
Alors, ne laissez rien au hasard !
Frapper à la bonne porte : s’adresser au bon éditeur !
Bien entendu, vous avez tout de suite pensé à Gallimard, peut-être au Seuil ou à Grasset… Albin Michel aussi, cela vous tenterait. Et c’est tout naturel, ces éditeurs étant aussi prestigieux qu’implantés de longue date. Toutefois, rassurez-vous, il existe en France des centaines de maisons d’édition, certaines connues, d’autres beaucoup moins, en tout environ 5 000 selon le Syndicat national de l’édition (SNE), et chaque année environ 435 millions d’exemplaires de livres, toujours selon le SNE, sont vendus. Ce n’est pas rien ! Si la plupart appartiennent à de grands groupes (Hachette Livre, Éditis et Média Participations détiennent à eux seuls 62 % du CA du marché du livre), d’autres maisons sont indépendantes, animées par l’esprit d’un amoureux du livre.
Un éditeur vous attend quelque part. C’est simplement une question de temps et de patience. Entre l’envoi d’un manuscrit et la réponse de l’éditeur, on compte souvent deux ou trois mois. Et on compte encore plusieurs mois, parfois des années, entre l’acception du manuscrit par l’éditeur et sa sortie officielle en librairie. Plutôt que de mitrailler tous azimuts, faites une frappe ciblée ! Renseignez-vous précisément sur la ligne éditoriale de la maison : est-elle spécialiste ou généraliste ? quel est son secteur d’activité (livre de cuisine, guide pratique ou de développement personnel, bande dessinée, roman…) ? a-t-elle un parti pris politique ? défend-elle des idéaux et des valeurs particulières ? Comme un vêtement dans un dressing, votre ouvrage doit avoir sa place dans un catalogue.
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