Idée reçue n° 1 : Il me faut un bon carnet d’adresse pour commencer
S’il est vrai que, dans l’édition free-lance, le bouche-à-oreille et les recommandations valent toutes les expériences du monde, il est tout à fait possible, et même souhaitable, de répondre à des offres, de prospecter, bref, de ne pas jamais se reposer sur ses lauriers. Un carnet d’adresse n’est jamais gravé dans le marbre, il se construit et évolue avec le temps.
Idée reçue n° 2 : Je travaille (presque) toujours pour le même client
Trop souvent malheureusement, des employeurs ont recours au statut d’auto-entrepreneur pour embaucher du personnel (et gare aux risques de salariat déguisé !) – et les maisons d’édition ne font pas exception. Mais le travailleur indépendant a généralement plusieurs clients. Et ceux-ci peuvent le solliciter aussi bien pour des travaux de relecture, de recherche iconographique ou encore de coordination éditoriale. Cette diversité dans les projets se reflète également dans la variété des contrats qu’il nous arrive de signer comme autant de costumes à endosser. Je vous en donne quelques-uns, juste pour le plaisir : contributeur, secrétaire de rédaction, relecteur-correcteur, apporteur d’affaires…
Idée reçue n° 3 : Je suis free-lance parce que je n’ai pas eu l’opportunité rêvée
Figurant tout en haut du podium des idées reçues, celle-ci a la peau dure ! Dans un secteur d’activité plutôt fermé, où les places sont rares et chères, où le prestige se paie en retenue sur salaire, on se figure le CDI comme le Graal ultime. Renoncer à un poste confortable au sein d’une maison d’édition fait jaser ou, à tout le moins, suscite l’incompréhension. Et pourtant…
Permettant une certaine liberté à la fois dans l’organisation du travail et dans les choix de vie, l’édition free-lance offre l’occasion unique de fabriquer chaque jour de l’année un nouveau livre. Manuels scolaires, ouvrages de développement personnel, guides de voyage… La liste est longue et peut se rallonger à l’infini, tout comme celle des missions : conception de projets, recherche d’auteurs, mise en page sous InDesign, relecture et correction, gestion et suivi de projet, etc.
Idée reçue n° 4 : Je travaille seul(e) à la maison
L’isolement dans lequel se trouverait le travailleur indépendant n’est plus vrai aujourd’hui. Les espaces de coworking se multiplient dans les grandes villes et, à moins de vouloir rester chez soi, il est aisé de trouver un environnement de travail motivant, à un prix abordable (compter environ 200 euros par mois). Il faut alors s’attendre à côtoyer d’autres indépendants – ces graphistes, artistes, producteurs… qui choisissent chaque matin de se lever pour venir au bureau et partager avant tout des moments de convivialité –, et à devenir ce dirigeant exigeant et inflexible envers… vous-même. Il est aussi tout à fait possible de s’associer, d’opter le statut d’entreprise qui vous convient le mieux (EIRL, SA, SARL…) et de trouver le local idéal pour exercer son activité.
Idée reçue n° 5 : Je gagne mal ma vie
Il est vrai que rares sont les maisons d’édition qui dépensent sans compter. Inutile d’espérer un voyage tous frais payés à Chibougamau, même si vous êtes l’éditeur free-lance de tous les guides touristiques sur ladite destination québécoise. En guise d’avantages en nature, l’éditeur free-lance reçoit… – et cela ne surprendra sans doute personne – des livres !
En revanche, pour peu que l’on exerce son métier avec passion, que l’on ait de la rigueur et une bonne dose d’énergie à revendre, les demandes affluent. Reste alors à gérer le trop-plein de sollicitations (qui, croyez-le ou non, est au moins aussi difficile à gérer que le trop peu). L’idéal, c’est d’avoir un peu de trésorerie de côté, les 30 jours de délais de paiement étant rarement respectés… Il ne reste plus qu’à mettre ses peurs de côté pour oser et se lancer : votre compte en banque a toutes les chances de se remplir plus vite que celui d’un éditeur salarié. À cœur vaillant rien d’impossible.